Sommet IA 2025 : L'impact de l'intelligence artificielle sur les industries culturelles et créatives
- Xavier NORINDR
- 12 févr.
- 3 min de lecture

Le Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle s’est tenu à Paris les 10 et 11 février 2025, réunissant des chefs d’État, des acteurs de l’industrie, des chercheurs et des créateurs pour discuter des avancées de l’IA et de son impact sur divers secteurs. L’un des axes majeurs abordés fut son influence sur les industries culturelles et créatives (ICC), un domaine en pleine transformation.
IA et création artistique : vers une nouvelle ère ?
L’IA est de plus en plus intégrée dans la production artistique et culturelle, soulevant à la fois des opportunités et des défis :
Co-création et nouvelles formes d’expression : De nombreux créateurs utilisent désormais l’IA comme un outil d’assistance à la création musicale, visuelle et littéraire. Des plateformes comme Runway ML et DALL·E permettent aux artistes d’explorer de nouvelles approches esthétiques.
Automatisation des tâches répétitives : Des solutions basées sur l’IA facilitent la production audiovisuelle, l’animation ou encore la gestion des droits d’auteur. Des logiciels comme Adobe Firefly et OpenAI’s ChatGPT aident à la génération de scripts et de contenus.
Remise en question de l’originalité et de la propriété intellectuelle : L’essor des modèles génératifs soulève la question des droits d’auteur et de la protection des créateurs face à des œuvres produites par des algorithmes entraînés sur des données existantes.
Moments forts du Sommet IA 2025 liés aux ICC
Table ronde : IA, création et information
Modérée par Elsa Keslassy, journaliste et rédactrice chez Variety, cette table ronde a mis en lumière les défis et opportunités de l’IA dans les industries culturelles.
Parmi les intervenants :
Alar Karis, président de la République d’Estonie, a évoqué le rôle des États dans la régulation des outils d’IA appliqués à la création.
Nabil Ayouch, réalisateur marocain, a partagé son expérience avec l’IA dans la production cinématographique et la narration interactive.
Julie Bertuccelli, cinéaste, a exprimé ses inquiétudes quant aux risques d’uniformisation et de standardisation des contenus.
L’IA et la musique : la fin des compositeurs ?
Un atelier spécial a été consacré aux implications de l’IA dans le domaine de la musique :
Jean-Michel Jarre a présenté ses expérimentations avec des outils basés sur l’IA pour générer des sons inédits et enrichir la composition musicale.
Spotify et Deezer ont dévoilé des algorithmes de recommandation plus sophistiqués, basés sur des modèles prédictifs capables d’anticiper les tendances et préférences des auditeurs.
Un débat sur l’éthique et la rémunération des artistes a mis en évidence la nécessité d’une régulation pour éviter que l’IA ne devienne une menace pour les créateurs.
Projets innovants sélectionnés pour le bien public
Parmi les 50 projets innovants mis en avant par le Forum de Paris sur la Paix, plusieurs concernent les ICC :
DeepCulture : une initiative européenne visant à utiliser l’IA pour restaurer des œuvres d’art perdues ou endommagées.
AI-Voices : un projet qui permet de recréer des voix disparues pour la narration et le doublage dans le respect des droits d’auteur.
Generative Writers : une plateforme de co-écriture assistée par IA destinée aux scénaristes et auteurs de fiction.
Une IA sous contrôle ?
Les discussions ont mis en avant la nécessité d’un cadre réglementaire international garantissant un équilibre entre innovation et préservation des droits des artistes. L’Union européenne travaille déjà sur des propositions de loi visant à imposer une transparence sur l’utilisation des modèles génératifs et une juste rémunération des créateurs dont les œuvres sont utilisées pour entraîner ces modèles.
Conclusion : vers un avenir hybride
Le Sommet IA 2025 a confirmé que l’intelligence artificielle est à la fois une source d’innovation et un défi majeur pour les industries culturelles et créatives. Si l’IA offre de nouvelles opportunités de création et de diffusion, elle pose également des questions complexes en matière de propriété intellectuelle, de rémunération et d’authenticité artistique. L’avenir des ICC sera donc façonné par une collaboration étroite entre artistes, chercheurs et décideurs politiques pour assurer une évolution équilibrée de cette révolution technologique.
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